StoryBank est un projet de recherche mis sur pied afin d’élaborer des solutions pour combler la fracture numérique chez une population largement analphabète. Considérant que l’UNESCO a déterminé que la création de contenu local est un facteur clé dans l’implantation des technologies, l’idée était donc d’adapter à cette population spécifique les outils multimédia utiles au digital storytelling . Selon l’UNESCO, la création de contenu local permet aux communautés d’avoir un mot à dire dans leur propre développement.
Le village de Budikote, en Inde, a été choisi pour y mettre sur pied ce projet. Le choix de Budikote s’est fait sur 2 considérations:
- D’abord, le village, malgré sa grosseur modeste (600 familles) et son aspect retiré (100km à l’est de Bangalore) est ouvert aux nouvelles technologies. Le village possède déjà un Telecentre soutenu par un autre programme de l’UNESCO, qui abrite entre autres une populaire radio-communautaire. Le village est aussi accessible à la téléphonie cellulaire.
- Ensuite, le village possède une tradition de récit et une niveau élevé de littératie visuelle. Un exemple de ceci sont les rangolis : des motifs complexes peints chaque jours à l’entrée des maisons pour accueillir le jour. Un autre exemple est ici raconté par l’un des chercheurs :
During one of the fieldtrips we witnessed an interesting method of communal story telling that demonstrated a striking mixture of audio and visual expression. The storyteller held a rolled up scroll and as the story progressed, he unfurled it, revealing images to complement his patter. Throughout the tale, a band played accompanying music in the background. Source
Le projet:
Après avoir constaté le succès de la radio communautaire et l’implantation réussie et grandissante de la téléphonie cellulaire dans les pays en développement, l’équipe de recherche a tenté d’étendre le principe de la radio radio communautaire à du contenu multimédia créé avec un téléphone portable.
Le système, élaboré avec les villageois, permettait aux participants de créer des micro-documentaires en 6 photos et 2 minutes de bande audio. Les histoires étaient ensuite téléchargées vers un dépôt central, au télécentre, où elles pouvaient être visionnées sur un écran tactile. Les histoires pouvaient être choisies au hasard grâce à des images défilant sur l’écran ou appellées à l’aide d’un numéro qui leur était associé. À ce sujet, des prospectus étaient imprimés et distribués par les villageois pour publiciser certaines histoires. Les histoires pouvaient aussi être téléchargées du dépôt central sur un cellulaire ou échangées de cellulaire à cellulaire (peer to peer). Les histoires ont aussi été diffusées à la télévision et à la radio communautaire lors d’émissions spéciales.
Pendant la période d’essai d’un mois, 137 micros-documentaires ont été créés par les participants. Ces personnes désiraient majoritairement que leurs histoires soient vues par leur famille et amis.
What is really interesting in this project is that it seemed not to put any barriers into what kind of content should come on the ICT model. It allowed people to create a product which is not so much development but also perhaps a creative expression, which has some aesthetic value not just in terms of social impact. Source
Un dernier rapport de conclusion sur le projet StoryBank a été publié à l’hiver 2009. Je vous reviendrai avec les conclusions et les leçons que les chercheurs ont tiré de ce projet de recherche.